Au menu de samedi dernier : un petit contrôle technique à passer sur ma Japonaise de voiture... 

Pendant que Monsieur le Contrôleur Technique effectuait présentement les contrôles techniques nécessaires à l'habilitation technique de ma vignette technique, mon frère m'appelle pour me proposer un essai à pas piquer des hannetons (ou des vers, n'étant pas sectaire). "Ouais j'ai un plan pour essayer une Brutale là, c'est tout de suite ou tout de suite, je suis en face du camion Agusta et y'à des meules partout!"... ah bah ok. Je passe à la caisse, rentre à la maison, welcome home (sanitarium), mettage de cax, enfilage de blouson et de bottes, montage de Buell et démarrage du tracteur, vogue la galère.

J'ai la tête dans le fondement de la veille, soirée mouvementée avec une bande de jeunes patentée, je me dit qu'il faut y aller mollo le matin et pas trop vite le soir. Brop Brop Plo Plo Pla j'enquille l'autoroute direction Versailles, Sortie 31 qu'il m'a dit, puis droite-droite à coté de la compagnie de CRS...

J'arrive sur un parking ou est garé ledit cametard MV de grand prix avé les tapis rouges, les Ritales en coupe-vent et lunettes Gucci et les Biaggi-Wanna-be avec le bouc taillé au scalpel. Je retrouve mon frère (ce héros) à coté de sa MV Agusta (je pense qu'il avait entendu parler de ce plan en avance, les infos passées aux clients MV circulant plutot bien) et son pote en Daytona . Plusieurs "ahah on t'a entendu arrivé à 3 kms avec ton bruit de tracteur" et "T'as oublié ta remorque pour le tractor-pulling" plus tard, je m'inscrit pour une session d'essayage d'une Brutale. AU menu, environ une 15aine de meules dont des 1078 et des 989. Donnage de permis, blabla, donnage de clé, quitte à faire les choses bien je prends le 1078,puis briefing avec les 2 responsables de l'essai. Toutes les meules sont en plaques ritales, donc avec toute la pulpe dedans et même les grumeaux...soit 160 bourrins sur un roadster...ambiance !

En fait, l'essai se fait sur route ouverte, à coté de la vallée de Chevreuse donc, par groupe de 10 motos, 1 responsable ouvre et l'autre ferme. 

En selle. Les commandes tombent idéalement sous la main. Le moteur fait ce charmant bruit caractéristiques des MV (je connais celui de la F4 dudit Frérot), peu commun dans le monde des 4 cylindres, simili feulement d'un fauve qui vient de se faire marcher sur la queue. Déjà au ralenti, elle est pas joisse. 

En route pour un petit parcours urbain. "Ceux qui veulent avoiner restent devant" qu'ils disaient: bah je me place devant, histoire de me la raconter un peu. Au pire je me dis que je vais me faire déposer et donc que logiquement, je finirais derrière.

Quelle onctuosité ce moteur! une souplesse incroyable, on sent dès le départ qu'il y a un couple dantesque. Il faut y aller TRES mollo avec la poignée droite, et encore plus mollo avec les freins...les brembo radiaux ne rigolent pas du tout. 

La moto se dirige super facilement, se faufile comme une anguille...je n'ai vraiment aucun mal de prise en mains. C'est beau de partout, le compte tours est superbe, il y a un indicateur de température et tous les renseignements vitaux sont là. Les tetes des passants se retournent à l'image des 12 Brutales alignées comme à la parade. 

Arrive le temps d'ouvrir un peu...1ère...ca lève...sa race...ca retombe...ciel my Balls!...2ème...j'ouvre...sa lève...re-sa race : c'est quoi cette meule de malade mental? Ca a plus de couple que mon XB!!! je regarde le compte tour: à peine à 5000 tours/min et y'a moyen d'en prendre quasiment 8.000 de mieux!

Ne nous laissons pas abattre. Celui qui ouvre la cohorte mets un peu plus les gaz...je fais de même... c'est pas possible... ça pousse non stop! j'ai jamais essayé un truc aussi violent! ca arrache, ca lève sans arret, ca n'arrete pas de pousser et on se reprend un coup de pied au cul à mi régimes, le tout dans un grognement d'anthologie. Le plus étonnant, hormis cette patate, c'est le caractère de la bestiole: ça gronde, ça hurle; ça racle : ça vit!!!! Rien à voir avec les 4 cylindres Jap' que j'ai pu essayer jusqu'à maintenant.

Le plus étonnant: la partie-cycle. La machine répond au doigt et à l'oeil. En virage c'est un véritable rail, avec une impression de facilité complètement démentielle. C'est aussi rigide que tape-cul d'ailleurs...je crois jamais n'avoir essayé de meule plus inconfortable...pas le genre de bécane qui se fait oublier.

Les rétros ne servent à rien, à cause des vibrations et du mauvais positionnement, en mode "coudes only". Mais bon, qui va demander à Monica Bellucci de savoir également faire les courses à Carrouf en fourreau Chanel??? 

Pour finir le tour, une entrée d'autoroute se profile...personne n'ouvre...mais bordel qu'est ce qui se passe? Un peu échaudé par l'épisode "Farinelli sur le réservoir" quand la MV partait en wheel, je lance un "toc" de la poignée droite et me retrouve à faire le drapeau par force 4 en remontant tout le monde par la gauche... décidément, cette meule est vraiment un truc de malade...comment peut-on vendre des trucs pareils pour une utilisation sur route?

Je rends la bécane avec un petit sourire en disant long sur l'essai et les rires complices de mes camarades de jeu. 

Résumé

En gros, une meule de course avec un guidon droit. Que ca fait du bien d'essayer une bestiole pareille: c'est vraiment une meule d'exception! Je ne mettrais jamais une telle somme dans une meule, mais force est de constater qu'elle les vaut...

Respect et forza Italia.

(Ndlr : photos récupérées au hasard du net)

MV Agusta Brutale 1078RR vue de droite

Réservoir MV Agusta Brutale 1078RR

Poste de pilotage MV Agusta Brutale 1078RR

Arrière MV Agusta Brutale 1078RR

Essai rédigé par Ouhdaniela

Aucun commentaire

Commentaires terminés

L'ajout de commentaires pour ce contenu est terminé.